Infantilisation : une vigilance de tous les instants
Souvent inconscients, certaines attitudes et comportements comme le non-respect de la parole, des souhaits ou des désirs de la personne engendrent un sentiment d’infantilisation. L’accompagnement des personnes nécessite de rencontrer la personne et de s’adapter en fonction de qui elle est et de son histoire tout en prenant compte sa singularité.
L’évaluation externe a attiré notre attention sur ce ressenti partagé par un grand nombre des résidents. Un des risques, est que les décisions soient prises à leur place (famille ou professionnels), sachant ce qui est « bon » pour la personne. Ce risque est d’autant plus important que certains professionnels et résidents se connaissent depuis très longtemps.
Une autre forme d’infantilisation passe par le langage. La question du tutoiement peut faire débat du fait que ce soit un lieu de vie. En effet, pour certains, des décennies de présence commune au sein des locaux de Bellevue ont conduit à une certaine proximité. Pour certaines personnes, le tutoiement est demandé ; il convient de le respecter. Le tutoiement ne doit pas être automatique. Ce comportement se rencontre encore, parfois dès l’arrivée du professionnel, souvent par mimétisme des autres professionnels, tout comme l’usage de surnoms non adaptés. La personne n’a ni souhaité, ni demandé ces surnoms. Le vocabulaire, les formulations et les intonations peuvent parfois avoir une connotation infantilisante comme le mot « couche » pour protection ou des formules très familières (mon chéri, mon gâté, mon Juju) tout aussi inadaptées. De même, il est nécessaire d’être vigilant au quotidien quant au choix des vêtements avec des motifs enfantins ou des coiffures comme les couettes.
Cette infantilisation peut déclencher une agressivité, de la colère, de la révolte, de la part de la personne accompagnée ou empêcher la relation de s’installer.
Il est nécessaire que chaque personne qui intervient s’interroge à ce sujet.